Visite guidée du château
La Piéta Bourbonnais
Cette œuvre date de la fin du XVème siècle.
On a une douceur du visage avec un voile tombant assez droit. Les plis sont espacés avec un effet de volume marqué dans le retour de la bordure. Les orfrois sont finement travaillés au bord du vêtement.
La pose est expressive, extrêmement dure. Le corps du Christ est tordu, mort, le bras squelettique pend, les cotes apparentes, la plaie du christ très marquée.
Ce thème de la piéta, le Christ défunt repose sur les genoux de sa mère, est très répandu en France et en Allemagne. A cette même époque Michel Ange sculpte la célèbre Piéta de St pierre de Rome (1497-1500) et même s’il conserve l’aspect tragique et pathétique, c’est d’avantage l’expression de la résignation et de la beauté, la Vierge a l’âge qu’elle avait à la naissance du Christ.
Rappel historique
Dans le domaine de l’architecture comme dans celui de la sculpture, il n’y a pas de rupture brutale entre le Moyen-Âge et la Renaissance. En sculpture on passe d’un art très marqué par la sculpture flamande du 15ème siècle considérée comme gothique (cf. tombeaux des ducs de Bourgogne et la chartreuse de Champmol avec Claus Sluter) à un art plus marqué par la sculpture italienne. La transition est douce et ne se fait pas aux mêmes dates partout. En France on considère qu’on entre dans la Renaissance avec le règne de François I (1515 ou 1530), alors que pour les pays septentrionaux l’art gothique se prolonge assez tardivement.
La période de transition commence avec la mort de Louis XI en
1483 et la régence d’Anne de Beaujeu. Anne de France, fille
de Louis XI, avait épousé Pierre de Beaujeu, fils du duc
de Bourbon, en 1474. Son père l’estimant « la moins
folle femme de France » lui confia par testament la régence
du royaume pendant la jeunesse de CharlesVIII jusqu’en 1491, date
où il épouse Anne de Bretagne. Pendant cette période
se développe un foyer de création artistique en bourbonnais
avec des villes comme Moulins, Bourbon l’archambaud , Vichy.